« Les Noces de Figaro » ont de nouveau fait rayonner l’art lyrique et l’opéra en milieu rural.
© Crédit photo : Virginie Jouany
Saint-Léon-sur-Vézère : « Les Noces de Figaro » pour clore
le Festival Più di Voce
Par Virginie Jouany
Publié le 02/08/2023 à 19h06
Saint-Léon-sur-Vézère : « Les Noces de Figaro » pour clore le Festival Più di Voce
(31 juillet)
C’est au Manoir de la Salle, à Saint-Léon-sur-Vézère, que le rideau est tombé lundi 31 juillet pour clore cette 17e édition du Festival Più di Voce en Périgord. Depuis ses débuts en 2006, la vocation de cet événement est de faire rayonner l’art lyrique et l’opéra en milieu rural et d’offrir un spectacle porté par de jeunes professionnels talentueux, prouvant ainsi que l’opéra n’est pas réservé à une poignée de citadins privilégiés.
Plus de 1 300 spectateurs
La nuit s’est peu à peu étendue autour de la scène en plein air. Les voix des chanteurs ont jailli de l’ombre, au service de Mozart et de son opéra-bouffe, « Les Noces de Figaro ».
Les interprètes ont déployé leurs talents dans une mise en scène à la fois sobre et ingénieuse, ravissant les plus de 1 300 spectateurs.
Spectacle haut en couleurs
Patrick Magnée, fidèle à son rôle de narrateur et entouré d’artistes professionnels, a livré un spectacle haut en couleurs. Grâce au décor et aux somptueux costumes, le public a voyagé dans l’espace-temps, poursuivant les amours des personnages. Près de Séville, au château Almaviva, à la fin du XVIIIe siècle, Figaro se prépare à épouser Suzanne, mais le comte Almaviva est prêt à tout pour séduire la future mariée.
Chacun des artistes a pu exprimer son talent vocal. Que ce soit Bernard Arriéta (le Comte), Louis de Lavignère (le Figaro), Pauline Larivière (la Comtesse), Delphine Cadet (en Suzanne vive), Astrid Dupuis (le Chérubin) et Élodie Campillo (Barberine et également cheffe de chœur de la production), ont offert un florilège enchanté.
De son côté, Ambre Lorgeoux, metteure en scène, a su partager avec le public des émotions musicales.
Idem pour Jean-François Boyer, prodige du piano et directeur artistique du festival. Enfin, Patrick Magnée, président du festival et narrateur très en verve sous les traits du Docteur Don Bartolo, était le fil conducteur de l’histoire.
Le président Patrick Magnée a ouvert le festival. © Crédit photo : Alain Marchier
Par Alain Marchier
Publié le 21/07/2023 à 20h04. Mis à jour le 22/07/2023 à 18h59
Une musique pleine de vie et de pétillant, un spectacle haut en couleur. L’histoire des “Noces de Figaro” est de retour sur les planches. Mardi 18 juillet, la commune de Rouffignac a a accueilli la première des sept représentations de ce mois de juillet. Le Festival Più di Voce offre à tous les publics un magnifique divertissement avec une distribution impeccable, servie par de très belles voix de chanteurs lyriques professionnels, un chœur régional de haut niveau et une mise en scène signée Ambre Lorgeoux.
Programmation chargée
À souligner le brio avec lequel Jean-François Boyer, le directeur musical du festival, orchestre cette partition mozartienne avec un piano qui semble faire corps avec lui. Afin d’assister à ce spectacle, les réservations sont obligatoires.
Les prochaines représentations sont prévues ce samedi 22 juillet au château de Bourdeilles, mercredi 26 au château de Jumilhac, vendredi 28 au Pôle d’interprétation de la préhistoire aux Eyzies, samedi 29 à l’huilerie Bocerno de Plazac et lundi 31 au manoir de la Salle à Saint-Léon-sur-Vézère.
Toutes les représentations débuteront à 21 heures. Le tarif est de 25 euros par personne et 15 euros pour les étudiants et les demandeurs d’emploi. L’événement reste gratuit pour les moins de 12 ans.
Réservations au 06 77 20 89 28.
La troupe en répétition avec Jean-François Boyer au piano. © Crédit photo : Patrick Magnée
Plazac : La folle journée des « Nozze di Figaro »
Par Alain Marchier
Publié le 08/07/2023 à 18h57
Jeux de dupes, portes dérobées, trahisons, réconciliations, éloge du pardon, le « Nozze di Figaro », d’après l’opéra-bouffe du divin Mozart, est l’œuvre que Più Di Voce a choisi de présenter au public. Pour la 17e édition de ce festival, ce sont sept communes du département qui accueilleront l’événement du mardi 18 au lundi 31 juillet. Comme à l’accoutumée, ce spectacle sera mis en scène, joué en costume et servi par des chanteurs lyriques professionnels de haut niveau, appuyés par un chœur issu de l’Académie de chant lyrique.
Une œuvre mythique
Le « Nozze di Figaro », est l’un des opéras les plus grands du répertoire. Le génie de Mozart irradie la faconde de son librettiste Lorenzo Da Ponte, qui a gratté le sulfureux mariage de Figaro de Beaumarchais pour en exalter la part la plus humaine. L’intrigue, drôle entre toutes, s’enrichit de péripéties qui servent à la perfection l’équilibre des quatre actes. Mais derrière l’humour et le piquant des situations, la colère de Figaro, l’arrogance du Comte, la malice de Suzanne ou la mélancolie de la Comtesse, Mozart sonde les âmes et les cœurs et verse une indicible nostalgie sur ces jeux de l’amour et du hasard.
Après trois opéras empreints de drame (« La Traviata » en 2019, « Madama Butterfly » en 2021 et « Tosca » en 2022), l’association a choisi, cette année, de présenter une œuvre plus « légère » sur la forme, mais profonde sur le fond.
Dates et tarifs
Plusieurs dates de représentations sont à noter : lmardi 18 juillet place de la Liberté à Rouffignac Saint-Cernin, jeudi 20 juillet au château de Campagne, samedi 22 juillet au château de Bourdeilles, mercredi 26 juillet au château de Jumilhac, vendredi 28 juillet au pôle d’interprétation de la préhistoire aux Eyzies, samedi 29 juillet en contrebas de la mairie de Plazac, lundi 31 juillet au Donjon et Manoir de la salle à Saint-Léon-sur-Vézère (les représentations débuteront toutes à 21 heures). Le tarif sera de 25 euros pour les adultes, 15 euros pour les étudiants et demandeurs d’emploi et sera gratuit pour les enfants de moins de 12 ans. Réservations : 06 77 20 89 28.
2022 - XVIe Festival Più di Voce en Périgord TOSCA
LE RESSENTI D'UN SPÉCIALISTE DE L'OPÉRA LES 28, 30 ET 31 JUILLET 2022
TOSCA IDOLATRATA,
OGNI COSA IN TE MI PIACE
Olivier BRAUX
« Tosca adorée, en toi tout me plaît. » Comment ne pas se couler dans l’envolée voluptueuse de Mario à la fin du duo du premier acte pour parler du spectacle vu le 28 juillet à Plazac et les 30 et 31 à Saint-Léon-sur-Vézère ? Scène largement ouverte et peu profonde en plein air ; resserrement et ligne de fuite fortement marquée par les voûtes romanes de Saint-Léonce : c’est comme l’éventail de l’Attavanti dans la main de Fabienne Conrad, ouvert d’un coup de poignet nerveux, refermé d’un coup sec. Et tout aussi efficace. La mise en scène de la diva elle-même – « Con scenica scïenza io sapro la movenza / Avec le métier de la scène je saurai m’y prendre. » -, d’heureuse facture classique, réserve quelques belles idées.
Elle refuse d’abord le vin d’Espagne que le baron lui propose « pour se réconforter » mais, d’abord acculée au viol que seul le roulement de tambour scandant le passage du cortège des condamnés à mort lui a évité, renversée sur le bureau par un Scarpia pantelant de concupiscence, s’engouffrant sous sa robe ; elle remplit et vide le verre où le baron n’avait versé qu’une « larme », pour se donner le courage… du consentement au viol qui doit sauver Mario de l’échafaud.
Autre moment – avec la cantate – qu’on ne voit généralement pas : le passage sous les hauts murs du château Saint-Ange du berger avec son troupeau. Cette page, la plus belle peut-être de l’œuvre, la plus poétique à coup sûr, qui décrit le lever du jour sur Rome – il est quatre heures du matin, les cloches vont bientôt sonner en s’étageant dans l’air limpide jusqu’au lugubre bourdon de Saint-Pierre – trouve dans le chant de Charlotte Campilo une grâce délicieuse après les violences de l’acte précédent et avant le quiproquo tragique qui va suivre.
Les appels à pleine voix de Tosca : « Mario ! Mario ! Mario ! » sous la nef de Sant’Andrea delle valle, les galipettes des gosses et le tohu-bohu préparatoire au Te Deum du premier acte nous rappellent que l’église romaine dans sa profusion – il y en a 280 ! – est moins un lieu de culte , moins encore de prière, qu’un passage urbain soumis aux travaux et aux heures du jour, éventuellement vibrant – avec la superbe Tosca – de sensualité et même d’érotisme.